Un certain nombre d’entreprises ont fait suite aux récentes et terribles fusillades de masse en mettant en avant une technologie permettant de détecter les personnes armées. Deux entreprises en particulier ont attiré l’attention de la presse sur leurs produits : l’une fabrique des détecteurs de métaux améliorés par l’Intelligence Artificielle (IA), et l’autre vend un logiciel d’analyse vidéo qui surveille les flux des caméras de surveillance et déclenche une alarme lorsque la solution de vision artificielle pense avoir repéré une personne tenant une arme.
Aussi, la solution d’analyse vidéo développée par le fournisseur ZeroEyes, qui avait initialement été mise en œuvre dans trois écoles en février 2022, va maintenant être étendue à six.
La solution ZeroEyes, a reçu le label SAFETY Act du ministère américain de la sécurité intérieure et est censée fournir ce que l’entreprise appelle une « solution logicielle de détection d’armes à feu proactive et vérifiée par l’homme, qui s’intègre aux caméras existantes ». Elle est conçue pour atténuer les fusillades de masse et la violence liée aux armes à feu en réduisant les temps de réponse et en fournissant des « renseignements exploitables ».
La solution a été fondée par un groupe d’anciens chefs d’équipe des Navy qui ont utilisé des « centaines de milliers » d’images et de vidéos pour entraîner leur IA.
« La fusillade d’Uvalde a soulevé les préoccupations de nombreux parents dans notre district, en particulier parce que nous sommes un district scolaire géographiquement étendu dans une partie rurale de la Pennsylvanie où l’amélioration du temps de réponse des forces de l’ordre est essentielle », a déclaré le Dr Timothy S. Glasspool, surintendant du district scolaire de Penncrest.
Superposé aux caméras de sécurité IP existantes d’une école, le logiciel de ZeroEyes identifie les armes brandies et alerte les administrateurs de l’école, le personnel de sécurité et les forces de l’ordre locales dans un délai de trois à cinq secondes, selon le fournisseur. ZeroEyes affirme qu’il n’enregistre pas, ne stocke pas et ne partage pas les vidéos ou les images des élèves ou d’autres personnes, afin de préserver la vie privée.
De la même manière, la société Evolv a mis au point un détecteur de métaux amélioré, qui, selon elle, augmente la précision.
Certes, rendre les scanners plus précis et moins intrusifs là où ils sont présents semble une bonne chose mais pour certains, nombre de ces déploiements sont injustifiés et nuisibles.
Le problème est que la société en question milite pour une forte expansion des détecteurs de métaux dans la vie américaine, et pas seulement pour une mise à niveau des déploiements existants. Ayant levé un demi-milliard de dollars de fonds, elle affirme qu’elle scanne actuellement plus de trois quarts de million de personnes chaque jour et a l’ambition d’installer des milliers de nouveaux détecteurs aux États-Unis et dans le monde.
Améliorer les scanners actuels est une chose, mais augmenter le nombre de points de contrôle par scanner en est une autre. En effet, aussi courants qu’ils soient, ils peuvent constituer une atteinte à la vie privée.
En conclusion, si ces technologies semblent avoir leur place, il reste nécessaire de réfléchir sérieusement à la question de savoir si, comment et où la société souhaite les déployer.